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 I am cut - Skye.

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Evana Gold

Evana Gold


Messages : 14
Date d'inscription : 10/03/2012

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MessageSujet: I am cut - Skye.   I am cut - Skye. EmptyMer 28 Mar - 5:31

Wow. Mes yeux brillaient, mon regard pétillait, mes lèvres se relevaient pour former un magnifique sourire. Wow. Je n'osais y croire, tout cela me paraissait si extraordinaire alors l'avoir devant moi comme si c'était la chose la plus normale du monde. Wow. C'était tellement inattendu, inespéré. Wow. Deux ans d'attente depuis ma découverte avaient fini par payer. Wow. Wow. Wow. Wow. Wow. Wow.

Les soucis je connaissais. Les drames familiaux qui déchirent et tuent, les enterrements où les larmes coulent inlassablement, les disputes entre frères et sœurs, l'attente interminable des coups de fils qui ne venaient pas, les regards assassins, les phrases cruelles et gratuites qui n'avaient pas lieu d'être mais qui étaient là tout de même, les rires blessants qui vous hantaient le soir, les sourires condescendants au mauvais endroit au mauvais moment. Je connaissais tout cela, j'avais tout eu, tout vécu, tout supporté, tout enduré et j'avais même survécu à tout. Ça ne tuait pas, pas nous tout du moins. Nous n'étions que des spectateurs tragiques et mal-vus qui subissaient. N'allez pas croire que c'était plus facile. C'était même le contraire puisqu'on nous ne pouvions jamais intervenir. Mais on ne nous laissait pas le choix alors on ne disait rien. A quoi bon ? On prenait ce qu'on venait, pleurait ce qui nous était enlevé et, globalement, ça s'arrêtait là. La souffrance finissait pas s'atténuer, pas avec le temps, mais parce qu'on comprenait que, de toute façon, se battre n'avait plus aucun intérêt.

Il pleuvait. Beaucoup, les gouttes d'eau tombaient avec fracas sur le trottoir faisant fuir les passants les plus courageux. Personne n'avait envie de prendre froid, de finir trempé et passer sa soirée au chaud et au sec paraissait plus avantageux. Pas pour moi. Rester seule enfermée dans un appartement obscure rempli de mauvais souvenirs n'avait rien de tentant. Cependant j'hésitais tout de même à sortir de chez moi. La relique sacro-sainte tenue entre mes mains n'y était pas pour rien. Un livre ancien datant du dix-septième siècle que ma mère avait recherché tout au long de sa vie. Je la revoyais, ses yeux brillant d'excitation, nous parlait de ce chef d'œuvre d'art ancien. Les mots sortaient d'eux-mêmes d'entre ses lèvres et se liaient dans des phrases passionnées.

Admiration. Espoir.

L'espoir qu'un jour elle puisse le tenir entre ses mains, nous le lire, savourer la délicatesse des mots. Elle n'en avait jamais eu l'occasion. Jamais. Pourtant elle l'aurait sans doute plus mérité que moi. Deux larmes coulèrent sur mes joues balayant mon sourire. C'était injuste. Trop injuste. Mon corps se mit à trembler alors qu'une réelle tristesse naissait sur mon visage. L'éclat de mes yeux s'était éteint pour laisser place au vide qui m'habitait. Machinalement je m'assis, tirant vers la moi la première chaise qui rentra en contact avec mon champ de vision. Lentement mes yeux errèrent sur la couverture usée du livre. Ma main entra en contact avec l'angle des feuilles; elle continua sa route jusqu'au titre. Les lettres ressortaient et j'aimais les sentir sous mes doigts. Il manquait la moitié des lettres mais, j'appréciais le contact du T et celui du D.

Résistant à l'envie de l'ouvrir je choisis de la poser sur la table après quelques minutes de silence. Je n'osais me plonger entre ses lignes de peur de ne plus pouvoir en ressortir. Comme ma mère j'appréciais les belles phrases, la maîtrise de la langue. Mais, en cet instant, je ne me sentais pas prête, de peur d'être déçue. C'est pourquoi, le laissant seul dans l'appartement, je choisis de sortir. Je voulais me changer les idées, que l'image de ma mère arrête de me hanter. Je voulais du répit, avoir quelques instants pour moi, profiter de l'instant présent, vivre au jour le jour, faire en sorte que la bibliothèque devienne un lieu sacré. Je voulais vivre ma passion.

Carpe Diem.

Voilà ce qu'aurait dit ma mère qui adorait les locutions latines. Carpe Diem. Profite du jour présent d'après la philosophie. Cueille le jour présent sans te soucier du lendemain plus exactement. Mais peu importait. L'idée était là, Horce l'avait merveilleusement bien résumée. Cette passion pour la vie. Et je voulais y croire. C'était mon credo. Mon nouveau credo. Alors, je saisis ma veste, mon sac et mes clés qui se trouvaient par chance tout près de moi avant de quitter la pièce sans aucun regard en arrière. Après tout, rien ne me retenait.
Mes pas me guidèrent dans les petites ruelles de la ville. J'avançais d'un pas sûr et confiant alors que je n'avais aucune idée d'où j'allais. Je marchais simplement, j'adorais marcher.

Au milieu de nul part, entre deux maisons, un passant, un chat et une flaque d'eau mon ventre se mit à gargouiller. Un léger sourire étira mes lèvres. L'appel du ventre était très fort chez moi. Je mangeais peu, mais j'avais mes petites habitudes. Or, une fois n'était pas coutume, j'étais sur le point d'oublier mon dîner. Je repris la route vers un petit restaurant de Cutter's Wedge. Un coin sympathique qui ne subissait heureusement pas l'invasion des touristes. Je n'avais rien contre eux, tant qu'ils restaient assez loin et qu'ils n'empiétaient pas sur mon lieu de vie. Mes habitudes, c'était ma vie. Preuve en était, à peine fus-je entrée qu'ils m'avaient déjà placée. La table au fond à gauche, entre un vieux couple qui fêtaient leurs noces d'or et un groupe d'adolescentes pré-pubères dont le rire m'écorchait mes oreilles.

Mais peu importait. J'étais là, j'en étais contente. Le livre avait totalement disparu de la surface de mes pensées.
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I am cut - Skye.

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